À l’heure du bien consommer, du DIY et de la récupération, focus sur Ozed, jeune entreprise lyonnaise qui prône le recyclage et le « fair trade » par la consommation locale (même la bière qu’ils servaient sur place).

Arthur Daviet, Designer et Chef de produit pour Clamens Design :

Est-ce que vous pouvez nous présenter un peu l’entreprise et ce que vous faites ?

Alors l’entreprise s’appelle en fait Ozed Company, sur le marché depuis 5 ans maintenant. On avait commencé avec des montures solaires en bois et depuis, on a élargi nos gammes pour aller vers des montures optiques tout en bois, avec aussi différents mélanges entre le bois, l’acétate, le métal ou le titanium.

Vous êtes encore une jeune entreprise alors. Depuis combien d’années maintenant participez-vous à ce salon et est-ce que vous en faites d’autres ?

Au niveau du salon, ça fait 3 ans qu’on y vient. Normalement, on ne fait que ce salon, en termes de gros salon, avec un vrai stand et des vrais moyens parce que pour des marques françaises, c’est vraiment obligatoire d’être présent.

Est-ce qu’en 3 ans, vous avez remarqué des changements sur le salon, sur la manière de consommer des clients ?

Concernant le changement, ce que j’ai pu voir, c’est qu’il y a beaucoup de choses écoresponsables qui ont été mises en place par les marques. Elles se sont pas mal penchées là-dessus, sur l’écoresponsabilité, par rapport à leurs produits et même à leur stand.

Et de votre point de vue, en tant qu’entreprise, qu’est-ce que vous avez constaté en termes de retombées économiques et commerciales ?

On va dire que notre marque a changé car dans ma première année, on était jeunes sur ce marché et il y avait beaucoup moins de marques en bois à ce moment-là. Donc on a bien vendu à cette période. Maintenant, on va plutôt prendre rendez-vous avec les opticiens car ils ont moins envie d’acheter sur les stands et ils préfèrent voir la collection, en parler directement avec leurs opticiens en boutique.

Je vois. Ici, en fait, ça marche plus à l’impulsion ?

Souvent, oui. On va avoir soit des consommateurs étrangers qui vont acheter 30 paires d’un coup, soit des consommateurs français qui vont être un peu plus réservés. Comme ils savent qu’on est français, ils peuvent passer chez nous et prendre la peine d’attendre.

La question de la proximité, du coup !

Quel est le concept que vous voulez envoyer via votre marque qu’on retrouve, j’imagine, dans votre stand ?

Ce qu’on voulait mettre en avant, c’est le concept d’upcycling ; prendre des produits déjà faits, comme par exemple, nos montures skateboard littéralement faites à partir d’un skateboard recyclé. Pareil avec notre stand, on a essayé de retranscrire cette image avec un ancien conteneur, qui avait fait 10 ans de voyages. Il est entièrement fait-main. On voulait un stand à notre image et je pense qu’on a réussi.

Oui, je suis d’accord.

Pourquoi avoir voulu le faire par vous-mêmes ? Étiez-vous passé par une agence au départ ?

La décision a été prise parce qu’on est une petite boîte, on trouve ça quand même plus fun d’avoir un stand unique et c’est bon pour la cohésion d’équipe.
Et puis on avait d’abord essayé de partir sur des stands tous faits mais c’était plutôt aseptisé. Ça ne correspondait pas à l’ambiance de la marque, du stand qu’on voulait, qui est quelque chose de convivial, qui ressemble à ce qu’on a dans nos bureaux finalement et à ce qu’on veut transmettre à nos clients également. Il y avait des raisons économiques entre autre, ça nous revenait beaucoup moins cher. Ce que nous proposaient les agences n’étaient pas dans nos budgets.

C’est vrai qu’en moyenne, rien qu’une étude de projet coûte déjà entre 2400 et 6800 €…

Pensez-vous que ça a influencé votre chiffre d’affaires ou la manière dont se comportent les visiteurs ?

Je dirais que oui, car on a beaucoup de clients qui se sont arrêtés parce qu’ils trouvaient l’idée du stand, les luminaires etc. assez sympa et qui nous le disent. D’une certaine manière, c’est une façon d’accrocher le client. Même s’il commence à parler du stand, on peut après lui montrer la marque, les produits et peut-être de ce fait, partir sur une vente. Là, ça a plutôt bien marché, après c’est difficile de se prononcer comme on est encore dans le salon donc on n’a pas encore de retour direct. Mais c’est vrai que le stand a vraiment plu et qu’on a eu beaucoup de passage. Bon, la bière a fait beaucoup aussi.

Ha ha, la tireuse à bière, le bon point !

Donc c’est la première utilisation du stand ce weekend ?

Absolument. C’est la première fois qu’on le mettait vraiment en place et ce soir, on va tout démonter et tout remettre dans le conteneur. Après c’est simple, on a juste à mettre une bâche, le charger sur le camion et à retourner chez nous, à Lyon.

Pratique en effet !

Une dernière question : Winter is coming, plutôt raclette ou tartiflette ?

Personnellement, je suis plutôt tartiflette pour les lardons !

Pour ma part, je suis de la team raclette (si vous vouliez savoir), qui se personnalise à mon goût ! Ce à quoi il me répond qu’en réalité, c’est la fondue qui remporte son cœur…

 

Merci Arthur !

© Caroline TRAN – Crédit photo : OZED Company